ALLO FAMILLE BOBO...
Attention billet "savonnette" (casse gu..... quoi !) !!
De la même façon que j'aie "mal au monde" (les actus me mettent par terre), mal "à la personne" (mon empathie devient parfois souffrance tant j'éponge !), j'ai mal à "la famille"... de parents divorcés, je me sens encore "coupée en deux" ; même si je ne m'attache plus vainement à agir de manière symétrique avec mamounette d'un côté et mon père de l'autre, j'ai tendance à vouloir être "équitable" ou à culpabiliser de ne pas l'être ... certains diraient que je n'ai pas coupé le cordon... probablement un peu... mais surtout, face à eux, je ne me m'empêcher de rester une "petite fille" dans ma tête, avec la terrible trouille de décevoir et de ne pas être à la hauteur des espérances misées sur moi, etc, etc... et c'est tout aussi compliqué avec les tontons, tatas, cousins, cousines... j'aimerais être là sans être là... étant l'aînée des petits enfants, je suis restée longtemps la "grande", celle qui restait avec les adultes... jouant au p'tit caporal avec les plus petits sans réellement être avec eux dans leurs jeux... ça a dû jouer côté complicité parce que maintenant, je me sens à part et de "grande" cousine, je me sens devenir "vieille"... (je serais donc la première à piquer du menton , vous savez celle en bout de table avec son sac à main que les petiots ne veulent pas embrasser!)
Eloignée du (des) nid(s) depuis mes études, j'ai l'angoisse souvent d'y retourner et de me montrer... surtout lors des réunions de famille où tout le monde est là, du papy au p'tit cousin... c'est comme si j'avais honte de moi et de ce que je suis devenue (maman comblée et épouse heureuse certes mais femmenouille plus ronde que ronde, plutôt bof bof dans situation pro, sans un sou de côté et jamais contente sans doute !) ... j'aimerais tant voir les miens sans être vue !
N'étant pas un ectoplasme, je suis bien contrainte de m'exposer... générant avant l'heure fatidique, moult angoisses et tergiversations : Et si j'avais la migraine ? J'peux pas y aller, j'ai trop mal au ventre... ça sert à rien que j'y aille, j'ai rien à me mettre, à dire... de toute façon, chui pas intéressante... pi on va voir que mes kilos en trop, non mais t'as vu mes bajoues ??? Sans parler de mon derrière !!! Imaginez un peu la tête du Viking face à mes élucubrations qui se terminent dans des soupirs las, des dénégations de la tête et des "tu nous emm... avec tes états d'âmes... on s'en fout de ce que tu veux ou pas, tu y vas point barre !"... notez la touche toute masculine des réponses d'un "fin psychologue" lol !
Et pourtant ! Je suis très famille et j'aime la mienne... j'ai la nostalgie des Noël de mon enfance, du sapin qui montait jusqu'au plafond, des mini spectacles donnés pour l'occasion... je regrette qu'on ne se retrouve plus pour les vacances en Espagne : oncles, tantes, cousins, cousines.... je suis souvent triste de constater que les occasions de se voir deviennent rares ou uniquement pour les cérémonies "obligées"... j'aime les fêtes spontanées, les "j'vous garde pour l'apéro et puis pour dîner...", les "et si on partait en bande pour un week end?"... les nombreux km qui nous séparent ne permettent pas trop ce genre de choses et ça me frustre encore plus de savoir "qu'entre eux"; c'est possible (vrai de vrai, ya très peu d'expatriés chez nous ! z'aiment trop les vaches et la pluie au dessus de la Loire !! ^-^)... et rien ne me démonte plus de savoir que vivant les uns à côté des autres, certains ne se voient presque jamais... la faute à la vie sans doute... j'ai beau garder mes illusions d'enfants et des souvenirs idéalisés, je sais qu'on change en vieillissant (moi la première !)... les couples se font et se défont, d'autres s'éloignent ou restent très discrets... il y a les fâcheries, les "pas le temps"... et puis, et puis... le fait qu'on a à (re)construire sa vie... en privilégiant la famille qu'on se crée, avec son conjoint, avec les enfants...
Reste à espérer, avec mes de plus en plus nombreux cheveux blancs, des réunions de famille sans crainte d'être moi... avec mes enfants et leurs futurs enfants et une maison pleines de rires et de joie... en attendant, j'espère avec impatience le premier ou à la première qui se radinera du côté des vignobles bordelais pour s'y installer ; histoire de recréer un petit îlot d'irréductibles normands... !
Avis aux amateurs...